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Soyons honnêtes !
le dimanche 18 novembre 2012 à 11:29


TheCat - 2012-11-18 12:07:49
Erff... personnellement, je n'avais pas spécialement d'avis jusqu’à maintenant.
En tant que gay, je savais que je n'aurais pas d'enfants... et le mariage c'était... pas vraiment une préoccupation.

Je n'ai pas eu spécialement d'avis sur cette question. Je me suis simplement dit que d'un point de vue juridique, cela résoudrait de nombreux dilemmes et problèmes, que ce soit d'héritage, des couples homos avec des parents dont un n'a aucun droit, et donc que ca serait globalement une bonne chose.

Mais ce matin, en me réveillant, j'ai entendu France Info... et notamment les propos tenus par ces "anti-mariages pour tous". Et pour la première fois... j'ai eu mal.

melianos - 2012-11-18 12:19:33
Courage, il faut toujours se rappeler qu'ils mènent un combat d'arrière-garde.

Quidam - 2012-11-18 20:57:41
Si je puis me permettre, je pense que le problème est un peu plus profond. Que les gays doivent avoir un statut administratif et fiscal équivalent à celui des hétéros, je crois que cette idée est assez largement acceptée et majoritaire.

Mais le mariage, ce n'est pas simplement cela. C'est une institution calquée sur le modèle chrétien, qui est la base de notre modèle sociétal. On peut rejeter la question simplement en disant que les anti-mariage sont des réacs d'arrière garde, image caricaturale entretenue par les médias, qui se plaisent à ne montrer que les extrêmistes, mais qu'en est-il des citoyens silencieux ?

Le vrai fond du débat est : quel modèle de société voulons-nous pour demain ? Trancher la question nécessite donc que l'on puisse se projeter et essayer de percevoir toutes les conséquences de "l'ancien modèle" si j'ose dire.

Sans tomber dans la très réactionnaire formule "c'était mieux avant", ne peut-on avoir un regard lucide sur le sens de l'évolution de notre société depuis 50 ans ? Ne présente-t-elle que des avantages ? Certes, certains droits ont évolué, des inégalités ont été réduites, mais ne faut-il pas reconnaître qu'un certaine qualité de vie recule, que la solitude progresse, l’individualisme prime, que des valeurs de l'argent, du paraître, de la technologie, de la sophistication ont pris le pas sur la solidarité, la convivialité, le naturel ?

Quel rapport me direz-vous ? Et bien je pense que des évolutions comme effacer de la structure sociale le modèle naturel "père/mère", la fécondation in vitro, la sélection génétique des critères de son enfant, l'euthanasie, et bien d'autres, sont autant de concepts qui désacralisent la vie. Cela nous mène vers un monde similaire à celui décrit de façon prophétique par l'excellent "Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley.

Vous voyez, je suis issu d'une famille catholique, mais je suis athée, et participe peut-être en cela de cette évolution. Pour autant, je peux reconnaître certains avantages de la culture dont je suis issu et dans laquelle j'ai grandi. Ce n'est pas tant cette culture en soi que je vante ici, et je crois qu'un musulman ou un juif pourra avoir la même approche.

Je vous dirai d'ailleurs que je suis assez fataliste sur le sujet. Il ne s'agit donc même pas ici de militantisme de ma part. Je vous donne simplement mon point de vue.

Evan - 2012-11-18 22:12:36
La civilisation évolue-t-elle grâce aux individus ou en conséquence des lois qu'ils promulguent ? A vrai dire, j'en discuterais volontiers avec des amis autour d'un verre, mais la question ne me semble pas avoir sa place dans cette perspective d'une quête d'égalité.
Certes une autre époque, beaucoup sont morts pour l'égalité des Hommes et l'abolition des privilèges. A une autre époque, des hommes ont combattu pour abolir l'esclavage et faire de tout homme un individu libre. A une autre époque, c'est l'homme de couleur qui a obtenu les droits dont on le privait en s'appuyant sur la base sociétale d'alors, à savoir un modèle historique chrétien... A une autre époque encore, c'est la femme qui a enfin acquis ce statut d'individu.
Ce serait bien qu'après avoir aboli l'inégalité de classe, de "race", de couleur de peau, de sexe, on abolisse les inégalités de sexualité. Quoi qu'en dise l'histoire, quoi qu'en pensent nos prédécesseurs, ceux qui ont rédigé des textes à des époques révolues, baignant dans des idées révolues et des concepts dépassés. Et quoi que puissent craindre les frileux d'aujourd'hui.

Quidam - 2012-11-19 01:51:39
Encore une fois, le problème de fond ici n'est pas l'inégalité sociale. Sinon un simple statut spécifique pourrait y remédier.

Qu'il y ait des homosexuels dans la société humaine est un phénomène naturel. La société doit donc le prendre en compte, et cela est juste. Mais lorsque l'on parle de parentalité, l'inégalité n'est plus sociale, mais naturelle. Jusqu'où doit aller l'effacement des différences, jusqu'à nier et contredire la nature ?

La civilisation évolue-t-elle grâce aux individus ou en conséquence des lois qu'ils promulguent ? > il y a une contradiction dans cette phrase. S'ils promulguent les lois, de fait, ce sont eux qui font évoluer la civilisation. En l'occurrence, il faudrait déjà démontrer que le peuple est d'accord avec cette évolution, et quand bien même ce serait le cas, cela n'en garantirait pas la pertinence.

Ne tombez pas s'il vous plait dans la facilité de clore le débat par l'accusation de conservatisme. C'est la solution de facilité éviter d'argumenter.

Quelques exemples, par rapport à ce que j'évoquais précédemment :

- Aujourd'hui, la plupart des personnes âgées sont placées en maison de retraite.
- Le divorce a été libéralisé
- l'avortement est légalisé et remboursé

Quels points communs à ces 3 évolutions : toutes sont considérées comme des progrès sociaux, offrant une plus grande liberté et moins de souffrance aux individus. Dans chaque cas, le choix a été fait de la déresponsabilisation de l'individu au nom de la liberté. Or toutes font des victimes directes ou collatérales, dont on n'évoque jamais, jamais les souffrances. Vrai ou faux ?

J'ai tendance à penser que l'on se ment sur ces sujets, parce que cela nous arrange bien. La loi peut nous offrir tous les droits et les jouets dont nous rêvons. Mais un enfant gâté n'est jamais armé pour affronter la vie. Un jour, la triste réalité se rappellera à nous, comme la crise peut rappeler à tous les banquiers inconséquents leur folie spéculative, ou comme le platane rappelle à l'ordre un jeune fou du volant qui traitait son père de vieux con lorsque celui-ci prônait la prudence au volant.

Evan - 2012-11-19 02:35:35
"Ne tombez pas s'il vous plait dans la facilité de clore le débat par l'accusation de conservatisme. C'est la solution de facilité éviter d'argumenter"

Tout comme la solution de facilité des opposants au mariage repose sur l'appel (que vous faites vous-même ici à propos de la parentalité) à la sacro-sainte nature.
Il n'est pas question de nature lorsqu'on parle de contrat de mariage, il n'est pas question de nature quand on parle de parentalité (la nature elle-même mettant en scène des animaux couvés, protégés et élevés par une mère d'une autre espèce !) Il est question de nature lorsqu'on parle de procréation, c'est vrai. Mais les homos ne sont pas stériles.
On fait dire à la Nature ce qu'on a envie, vu qu'on ne la connaît jamais assez !
Pour rappel, cette "Nature" hiérarchisait les sujets du Roi il y a quelques centaines d'années, la même "Nature" faisait dire des noirs qu'ils n'étaient que des animaux à une autre époque, Et c'est encore cette "Nature" qui plaçait la femme bien en-dessous de l'homme à quelques décennies de nous seulement...
Navré de revenir sur les mêmes exemples, mais c'est parce que ce sont des évolutions sociales qui nous paraissent naturelles désormais, mais qui pouvaient apparaître comme la base de grands désastres sociaux à venir. Et il n'en est rien. Enfin, à mes yeux.

Pour le reste, j'en discuterais de visu avec plaisir autour d'un verre.

Quidam - 2012-11-19 10:31:06
Vous confondez me semble-t-il procréation, adoption et statut parental. Une personne seule aussi peut élever un enfant, ou en faire faire un. Un homo peut en faire de même, je ne mets aucunement cela en doute. Ce n'est pas de cela qu'il est question ici, mais du sens du mariage.

Oui, les homos sont stériles : entre eux. S'il veulent avoir un enfant dans le cadre de leur couple, ils sont obligés de passer par une personne extérieure. La parentalité dans le mariage homo fait donc obligatoirement intervenir une troisième personne, dont vous remarquerez ici qu'elle n'est pas considérée. Or le mariage, ce n'est pas cela, ce n'est pas un contrat à trois. Cette inégalité existera toujours par rapport à un couple hétéro, du moins jusqu'à ce qu'on la contredise médicalement (ce qui ne manquera pas d'arriver).

Lorsque je prends l'argument naturel, ce n'est pas du point de vue scientifique ou religieux (comme le ferait le Pape ou Civitas), mais philosophique. Je ne vous blâme pas de considérer que le statut parental doive changer, mais de ne pas reconnaître que l'argument d'égalité sociale ne tient pas. C'est bien un modèle philosophique qui est attaqué ici. Ce n'est pas pour rien que les religions y sont unanimement opposées. Le mouvement de fond, encore une fois, est la désacralisation de la vie. On pourrait aussi se poser la question d'à qui profite le crime de cette désacralisation, pour réaliser que c'est aux puissances de l'argent, loin des idées nobles de l'égalité social et de l'humanisme.

Et pour les raisons que j'ai cité précédemment, je pense que cette évolution ne fait pas le bonheur de l'Humanité, et que les règles d'origine spirituelle qui régissent notre société ont intrinsèquement des valeurs positives et structurantes, que l'on peut reconnaître que l'on soit religieux ou pas.

Pour autant, comme je vous l'ai dit, je ne suis pas militant. Mon intervention ici était juste d'apporter un peu de réflexion dans une position qui me paraissait simpliste. J'espère y avoir contribué, sinon tant pis. Je vous souhaite une bonne journée.

Evan - 2012-11-19 11:47:28
Sous couvert de la réflexion, toujours les mêmes poncifs. Le débat n'est pas plus compliqué qu'il n'en a l'air, à mes yeux. Ceux qui le veulent moins simple qu'il n'y paraît ont probablement encore beaucoup de noeuds de l'esprit à faire couler...

La "Stérilité du couple" serait donc un frein à l'union maritale ? Tiens, ce n'est pas le cas chez les hétéros. La conception du couple qui se marie pour avoir un enfant part en cacahuètes si on compte les couples qui se sont mariés sans ce besoin, sans cette envie, sans cet objectif et qui n'ont finalement pas eu (ou pas pu avoir) d'enfants !

Une philosophie de l'union maritale ? Elle s'est développée avant ou après l'évolution du droit des femmes et du droit des enfants au sein de la famille ? Parce que si elle est une conséquence de l'évolution de la société, cette jolie philosophie évoluera donc encore.

Il n'y a rien de figé. Certains parlent du code civil, d'autres de moeurs, d'autres de normalité, voire de nature et d'autres encore de philosophie de couple. Tout ceci a déjà évolué et évoluera encore. Mais évidemment, comme chaque marche à franchir, cela pose question. Mais selon moi, comme à chaque fois, ce sont des questions motivées par le prétendu inconnu qui pourrait s'abattre sur nous si l'on changeait les choses, plus que par des doutes réellement fondés.

Se poser des questions pourquoi pas, s'empêcher d'avancer parce qu'on n'a pas les réponses, non.

Allez, à bientôt ! Ailleurs que dans l'anonymat ;)

sylvainj - 2012-11-19 12:24:05
très d'accord avec toi Evan.

J'adore les arguments sur "les homosexuels entre eux sont stériles par nature" et les femmes au bout d'un certain âge sont stériles par nature, et certains individus sont stériles par nature...

Et puis vous me faites chier avec la nature, les gens ne se marient pas par nature c'est une invention humaine (et non chrétienne), les humains ne conduisent pas des voitures par nature, les humains n'utilisent pas de l'électricité par nature.

Ca me fait penser à ceux qui expliquent que l'homosexualité n'est pas naturelle, puis quand on leur explique que l'homosexualité existe aussi chez les animaux, nous disent "mais on est pas des bêtes".
Bref la nature quand ça m'arrange en gros...

Oui bon c'est un peu en vrac mais bon :D

Simon - Corps Beaux - 2012-11-21 08:50:01
je suis d'accord... ce soir, en rentrant chez moi, je prendrais le temps de lire le petit débat dans les commentaires..

tip - 2012-11-21 12:09:25
J'ose espérer que vous ne considérez pas les enfants comme un objet d'agrément…

Ensuite, attention les comparaisons avec les animaux.
Mon chien a déjà essayer de niquer un lapin (pas de la même espèce), l'homme peut il alors se marier avec un lapin et adopté par la suite?
Si certains bébés naissent handicapés ils sont parfois tués par les parents (notamment les poulains par les étalons). Si un enfant nait handicapé cela veut il dire que le père doit avoir un droit de mort sur lui?
Je ne suis pas contre la comparaison avec les animaux mais en général y a plus de chose qu'on ne veut pas entendre que de choses dont on peut tirer avantage…


Concernant les droits, je crois que les principales réclamations existent déjà:

1 – Si je meurs, mon compagnon / ma compagne n’a aucun droit, on lui enlèvera l’enfant : c’est faux
La nomination du tuteur se fait de facon extrèmement simple, soit par une declaration devant notaire soit sous forme de « testament olographe » (article 403, alinéa 2 du Code civil). La seule exigence est donc que le choix du tuteur figure dans un document écrit, daté et signé entièrement de la main du testateur. La jurisprudence a admis que la désignation d’un tuteur soit insérée dans une simple lettre (CA Paris, 5 mai 1994; Cass. 1ère civ., 10 janvier 1951).

2 – Le quotidien est ingérable, le compagnon ou la compagne n’a aucun droit : c’est faux
(article 377 du Code civil) «
Les père et mère, ensemble ou séparément, peuvent, lorsque les circonstances l’exigent, saisir le juge en vue de voir déléguer tout ou partie de l’exercice de leur autorité parentale *à un tiers*, membre de la famille, *proche digne de confiance*, établissement agréé pour le recueil des enfants ou service départemental de l’aide sociale à l’enfance.
»
La délégation partage est ainsi spécialement pratiquée au sein des coupes homosexuels et plus particulièrement des couples de femmes.
Le Professeur Neirinck souligne à quel point les tribunaux font une application large de cette disposition, n’exerçant pratiquement aucun contrôle sur les conditions de la délégation et validant même des délégations ne répondant pas aux conditions d’exercice:
«
L’exigence de l’article 377, alinéa 1 selon laquelle la délégation ne doit être prononcée que lorsque les circonstances l’exigent, fait désormais l’objet d’un *contrôle judiciaire limité* quand la délégation partage est demandée dans le cadre d’un concubinage homosexuel. Les juridictions saisies estiment ***toujours*** que la délégation est indispensable quand la mère, parent unique de l’enfant, veut constituer une famille avec sa partenaire. » (JCl, fasc. 30, n°31).

3 – En cas décès, mon compagnon / ma compagne n’a droit à rien : c’est faux
Là encore, il s’agit de faire preuve d’une simple prévoyance. Lors de la conclusion d’un PACS (ou même sans PACS), les compagnons ou compagnes peuvent tout simplement prévoir un testament.
Pour ce qui concerne les différences notables restantes, il suffit de quelques aménagements législatifs, comme on sait si bien en introduire dans des projets de lois de finance, pour y remédier.
C’est le cas pour les droits de succession entre pacsés. C’est également le cas de la quotité disponible. C’est encore le cas de la pension de réversion.

Il n’existe aucune nécessité pratique d’adopter le projet de loi sur le mariage et l’adoption homosexuels.

Aujourd’hui, des personnes homosexuelles adoptent des enfants, d’autres élèvent ceux qu’ils ont conçu avec un homme ou une femme, et leur compagnon ou leur compagne sont pleinement associés à l’éducation.

Cela se fait dans la vérité, sans mensonge sur la situation de l’enfant, sans lui prétendre faussement qu’il aurait deux papas ou deux mamans. Que des adultes fassent le choix de présenter une situation fausse à des enfants est une chose, mais le législateur n’a pas à transformer cela en un mensonge d’Etat.

Les personnes homosexuelles peuvent éventuellement revendiquer un traitement équivalent sur quelques points financiers. Des aménagements peuvent encore être imaginés sur certains points précis évoqués ci-dessus, mais aucune raison n’impose de toucher au mariage, cadre de la filiation. Rien ne justifie de prendre un risque quelconque avec des enfants.


PS: A lire les commentaires précédents j'ai l'impression que comme les gouvernements successifs aiment défaire ce qu'à fait les prédécesseurs (je tape tout azimut), la caricature qu'on peut tirer des militants favorables au mariage homosexuel veulent défaire tout ce qui à une odeur de chrétienneté. On tout cas le mot ressort beaucoup ici alors qu'aucun "argument biblique" n'est été cité.

Evan - 2012-11-21 12:36:07
Eh oui, prévoir, faire des démarches supplémentaires, rédiger une autorisation quand c'est le compagnon qui va chercher l'enfant à l'école, prévoir les moindres défaillances de la vie, rédiger des documents chez le notaire. Alors qu'un contrat de mariage serait la solution dont d'autres profitent déjà.
Si tu ne vois où cela impose un traitement de faveur à certains citoyens et pas à d'autres, la discussion peut se clore ici.
La nécessité, c'est l'égalité. Le reste, c'est du blabla pour convaincre les gens du bien fondé de l'égalité. Ce qui pour moi est un comble.

tip - 2012-11-21 12:44:27
Et je suis complètement d'accord avec la dernière bulle, on est bien loin du concept:
«
Article premier
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
»
Assistanat, Démotivation, Egoïsme.

Liberté pour les malhonnêtes et les passe-droits (leurs amis).
Egalité de la réussite et non des chances de réussir.
Diviser pour mieux régner, bien orchestré en haut niveau, qui est une des conséquence des inégalités à tous les niveaux et des libertés arrangées.

tip - 2012-11-21 13:00:15
Désolé, j'ai pris mon temps pour écrire le message précédent et je n'ai pas vu ta réponse. La fonction d'édition de message va se faire désirer ;)

Les démarches sont assez simple à faire. Certes pour le mariage il n'y en a qu'une, même si le PACS gère déjà cela. Je suis d'accord pour un aménagement du PACS ou un pacte d'union civile similaire au mariage pour tous (ou réserver au couple homo-sexuel si, eux, le désirent).
Je suis marié et, à vrai dire, je ne me suis même pas posé toutes ces questions-là. Je commence à m'intéresser au testament / assurance-vie, mais pareil, ça va nécessité des démarches.
Entre les amis et la famille proche j'ai vu à peu près tous les "cas hétérosexuels" (je ne jugerai pas de l'ampleur de ma connaissance sur les "cas homosexuels"): PACS avec/sans enfants, mariage avant/après enfants, PACS transformés en mariage (avec naissances ou pas pendant la période du PACS).
En fait, à part la cérémonie qui se déroule à la mairie ou chez un juge je ne vois pas de différence évidente:
http://www.le-pacs.fr/comparatif-pacs-mariage.html
A part pour l'adoption qui se fait dans un cas de manière individuelle et dans l'autre de manière individuelle ou collective.

Un simple correctif sur ce point mettrait tout le monde d'accord. Non?
Je parle de compromis, pas de satisfaction pleine des pro et anti (j'aime pas cette désignation des opinions).


Evan - 2012-11-21 15:01:32
Franchement, s'il y a si peu de différence et qu'une légère amélioration pourrait les rendre équivalent, alors pourquoi deux textes ?
Moi ça me pose question comme s'il y avait un mariage pour les blancs, pour les noirs, pour les fidèles, pour les infidèles, pour les stériles, pour ceux qui peuvent avoir des enfants, pour les grands, pour les gros.

Egalité des droits du citoyen.
Pour moi c'est bien tout ce qui compte. Tout ce qu'on peut "craindre" des homosexuels, les hétéros font déjà parfois bien pire et ils peuvent se marier sans justifier quoi que ce soit, que ce soit pour eux ou pour leurs éventuels enfants.
Egalité des droits du citoyen.

Lionel - 2012-11-21 16:10:19
Liberté : si un acte a besoin de l'approbation des autres pour être posé (en l'occurrence d'un cadre juridique), ce n'est absolument pas un acte libre. A chacun de voir avec lui même.

Egalité : les hétérosexuels n'ont pas plus le droit que les autres de se marier avec une personne du même sexe. La loi est la même pour tous, elle ne correspond pas aux besoins de tous, c'est tout.

C'est sûr que c'est plus compliqué pour les démarches, mais quelque part, c'est la vie. Tant mieux si ça change, mais bon. Est-ce vraiment important.

Après on s'occupe du mariage multiple pour les polyamoureux, s'il vous plait :)

@quidam : Spiritualité et religion sont deux choses différentes et le mariage n'est absolument pas une règle d'origine spirituelle. Cela ne change rien à votre argumentation ceci dit, je corrige juste parce que ça me tient à coeur.

tip - 2012-11-21 16:30:16
Egalité des droits de l'enfant.
Connaître ses géniteurs…
Tu vas me dire que de toute façon sur une génération tous les enfants seront à égalités de droit dont la filiation sera basée sur une déclaration fictive.
Et on passe du jour au lendemain, sans test ni filet, d'un système anthropologique à un autre.
Contrairement aux pays pris en référence qui ont déjà institutionnalisé le mariage pour les couples homosexuel, ceux-ci n'intègrent pas l'affiliation dépendant du mariage comme on le fait.

Ensuite la reconnaissance de la mère porteuse? Ou l'ouverture de l'industrie des bébés éprouvettes, dans un premier temps pour les couples stériles à meilleur marché qu'une mère porteuse? On touche à la vie et le débat éthique doit avoir lieu. J'espère qu'il y aura la même levée de boucliers que lorsqu'on voulait déclarer les individus à risque criminel probable juste par bilan génétique. Où est la ligne rouge à ne pas dépasser? Est-ce qu'on va formater l'Humanité?
On peut vite faire le parallèle sur les OGM.
Dans le même temps si on reconnaît la mère porteuse comme 3e personne du couple, au nom de l'Amour pourquoi refuser les mariage à 3? Puis par récurrence on va pouvoir créer des communautés parentales. Oui c'est beau d'avoir beaucoup de parents, mais comme dans les grandes villes/entreprises plus il y a de monde plus on se sent dé-responsabilisé.

Dès la grossesse un contact s'établie entre la mère et le bébé, parfois aussi le conjoint. Les psychologues/pédiatres parleront d'haptonomie. Le bébé établit un contact (animal) peau sur peau. Et il y a un tissage d'amour fort qui se constitue entre l'enfant et les parents. L'amour étant le pilier de la famille, du foetus au bébé on ne parle quand des fondations.

« Tout ce qu'on peut "craindre" des homosexuels, les hétéros font déjà parfois bien pire »: ce n'est pas parce que le pire existe qu'il faut s'en approcher. Ce genre d'argument m'hérisse, quelque soit les sujets de débat.
Mieux vaut hisser vers le haut une situation existante que vers le bas.

===
Oui, une différence entre le mariage (concept de référence éprouvé) et ce qu'on veut mettre en place. Ne serait-ce pour avoir une traçabilité et juger du cadrage de cette loi. Non pas par homophobie mais pour les dérives malhonnêtes et commerciales qu'il pourrait y avoir. On ne parle pas de niches fiscales, d'OGM, de hausse de TVA ou de gaz de schiste; on parle de bioéthique.
C'est plus simple de faire un fork du Code pénal puis un merge dans quelques années (idéalement après quelques générations de tests) que d'écrire par dessus.
===

Inutile de se hâter lorsqu'il s'agit de modifier la structure de la société. Taubira a déjà montré ce que ça donnait avec la loi contre le harcèlement sexuel: quasi-inapplicable car trop généraliste pour s'appliquer à la spécificité des principaux types de harcèlements. Je crois que là-dessus les féministes ont bien montré ce qui ne leur paraissaient défaillants. Et pourtant ce n'est pas un domaine considéré comme un pilier, telle la famille.



Pour info, que disais les socialistes lors des débats sur le PACS il y a 10 ans? Extrait d'une déclaration de Guigou, Garde des Sceaux, le 3 novembre 1998:
« Une famille, ce n'est pas simplement deux individus qui contractent pour organiser leur vie commune. C'est l'articulation et l'institutionnalisation de la différence des sexes (…) Au regard de l'enfant, couples homosexuels et hétérosexuels sont dans des situations différentes. La non-discrimination n'est pas l'indifférenciation. Le domaine dans lequel la différence entre hommes et femmes est fondatrice, et d'ailleurs constitutive de l'humanité, c'est bien celui de la filiation. (…) Un enfant a droit à un père et une mère, quel que soit le statut juridique du couple de ses parents. (…) Certains ajoutent une menace: le pacte ne serait qu'une première étape vers le droit à la filiation pour les couples homosexuels! Ceux qui le prétendent n'engagent qu'eux-mêmes. Le gouvernement a, quant à lui, voulu que le pacte ne concerne pas la famille. Il n'aura donc pas d'effets sur la filiation. Je veux être parfaitement claire: je reconnais totalement le droit de toute personne à avoir une vie sexuelle de son choix. Mais (...) ce droit ne doit pas être confondu avec un hypothétique droit à l'enfant. (…) Pourquoi l'adoption par un couple homosexuel serait-elle une mauvaise solution? Parce que le droit, lorsqu'il crée des filiations artificielles, ne peut ni ignorer ni abolir la différence des sexes.»
»

En 10 ans on a franchit un pas sur ce qu'on promettait comme un fondement intouchable de l'Humanité. Alors, à quand la location d'éprouvettes pour 9 mois?
Oui, je suis un écolo qui veut continuer à cultiver des enfants bio!

Evan - 2012-11-21 19:24:34
Commencer par affabuler sur le marché des mères porteuses, sur leur jonction au mariage alors que ce n'est pas le cas pour les hétéro, puis proposer la comparaison à la situation des OGM pour finir par un très déplacé "Mieux vaut hisser vers le haut une situation existante que vers le bas" ne me donne pas envie de répondre.

Je pourrais tout à fait ressortir des citations pré-vote des femmes sur l'absurdité de faire voter des personnes qui ne s'intéressent pas à la politique et qui vont compromettre toute la droiture du système, ou encore des citations pré-abolition de l'esclavage démontrant par a+b que les animaux n'ont pas les mêmes droits que l'homme. Mais je n'ai ni le temps ni l'envie de convaincre un converti. La société évolue, cela en effraie certains et rééquilibre les droits des autres. C'est ainsi depuis toujours et cela continuera malgré moi et malgré toi.

Ce vote passera de toute façon, dans 50 ans il apparaîtra à tout le monde que cela aurait dû couler de source et on aura du mal à croire que des gens se soient indignés devant une telle évidence. Dans 50 ans, le président sera le fils de deux lesbiennes et ce sera tout simplement normal.

tip - 2012-11-22 12:39:13
Oui on peut affabuler car en France l'affiliation est liée au statut du mariage. Et l'histoire d'il y a 10 ans donne plutôt raison aux affabulations.

J'ai du mal à saisir la comparaison avec l'esclavagisme.

Pour le reste, il suffit de relire le premier commentaire de Quidam et je rejoins tout à fait son opinion sur le respect de la vie.

sylvainj - 2012-11-22 14:53:18
J'essaie de voir le bon côté des choses : ce qui est bien c'est que les commentaires des opposants à l'ouverture du mariage sur cet article sont une parfaite illustration de ton dessin Evan.
Encore beaucoup de flair cette fois-ci :)

Barbu - 2012-12-05 15:40:25
Tout ce tapage... C'est ridicule. Le mariage Gay aura guère plus de succès que le PACS (suffit de regarder les stats des pays qui ont fait passé ce droit depuis plusieurs années, passé le buzz du lancement, yen a plus eu).

Le PACS a eu le même cycle de vie. On en a débattu pendant 2 ans, au final, on a 500 gays qui se sont pacsés. Sur 64 millions de français... Wouaouh ! Je rêve ou c'est la fin annoncée par les Mayas ?!

Lolesque.


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